Présentant le nouveau processus d’affectation en première année dans l’enseignement supérieur, le premier ministre affirme que NON : il s’agit de changer le système en mettant en avant une orientation fondée sur les avis des conseils de classe.
Plusieurs points nous semblent positifs dans ce qui a été annoncé :
- L’accompagnement renforcé des élèves par les professeurs principaux, avec la nomination de deux professeurs principaux par classe terminale. Il y a là la reconnaissance du travail accompli par les professeurs principaux de classes terminales, qui, depuis plusieurs années déjà, se sont substitué aux conseillers d’orientation, devenus psychologues de l’éducation.
- La condition de « remise à niveau », pour les formations universitaires qui ne sont pas sous tension.
- La possibilité de répondre « non » à un candidat, sous certaines conditions liées à son parcours, sa motivation, son projet, dans les formations sous tension.
C’est bien un premier pas inévitable qui devrait mieux réguler les admissions et diminuer les échecs en première année. On peut remarquer que le gouvernement assortit cette nouvelle procédure d’un plan d’augmentation du nombre de places dans ces filières sous tension.
On peut donc considérer que ces dispositions vont dans le bon sens, mais leur réussite dépendra d’un engagement supplémentaire des équipes de direction et des équipes enseignantes des lycées et des universités et de la qualité des « remises à niveau ».
On peut regretter cependant que certaines raisons pour lesquelles il y a tant d’échec en 1ère année en faculté ne soient pas abordées dans le plan ministériel : l’impréparation des lycéens à la vie étudiante, les nombreux cours en amphithéâtres, le manque de formation des enseignants.
Ne faudrait-il pas prévoir une information simple et ciblée aux élèves et à leurs familles pour que tous sachent qu’en fonction de certains critères ils pourraient ne pas avoir la filière de leur choix…
Il faudrait donc renforcer la réflexion sur le choix d’un métier dès la classe de seconde, avec par exemple des rencontres avec des enseignants et des étudiants des différentes filières universitaires ; cela supposerait aussi de renforcer le rôle du professeur principal dès la classe de seconde.
Tout cela afin de faire de l’orientation une démarche positive …